
Comment je suis devenu VanLifer ?
D'abord, provoquer le destin
La VanLife, je crois que je l’avais toujours plus ou moins imaginé en fait. Dormir à la belle étoile, cuisiner avec un réchaud, prendre une douche à la plage, en bref voyager à la roots me faisait bien plus rêver que le confort d’un hôtel. J’avais déjà expérimenté ça en moto, mais ce mode de transport avait aussi ses limites. Il fallait toujours trouver un endroit sécurisé pour garer ma bécane, et c’était impossible pour moi de l’abandonner pour une randonnée de plusieurs jours. Cette fois, il me fallait quelque chose pour vadrouiller à plus long terme.
On est alors en début d’année. Je commence à y penser de plus en plus fort. Je ne cherche pas réellement. Je me dis que si ma vie doit évoluer dans cette direction, je tomberai sur une bonne solution. J’en parle tout de même autour de moi, parce que oui, il faut bien provoquer le destin!
Faux départ
Un soir de printemps, je suis invité chez des amis pour une grande fête. Une bonne dizaine de copains de longues dates, de la famille, un banquet et un grand feu de joie. Ils habitent une jolie maison à la campagne et les propriétaires sont à l’autre bout du monde. Dans le jardin, je découvre un vieux fourgon qui semble à l’abandon. En le voyant, je me dis : « Wouah ! J’en parle seulement depuis quelques jours et voila déjà une occasion qui se présente ! » C’est un Master, il doit avoir 40 ans. Il est légèrement recouvert par les feuillages mais avec un bon nettoyage et une vidange, il sera parfait.
Quelques jours plus tard, j’emmène un ami qui est bon mécano pour le voir. On booste la batterie, et il démarre presque du premier coup, à ma grande surprise. Mais une fois sur la route, c’est la déception… Pas de direction assistée, et il a bien du mal à dépasser les 70 km/h. En rentrant, il y a même de la fumée qui sort de la roue. Les freins devaient être collés. Mon ami se penche en dessous et découvre un châssis rongé par la corrosion. Je dois me rendre à l’évidence. Ce fourgon ne sera pas mon Faucon Millenium.
Lui trouver un nom
Bodhi ? Ça te dit quelque chose ? Patrick Swayze, Keanu Reeves, des braquages, des vagues…oui oui on parle bien de Point Break ! C’est un de mes potes qui m’a donné ce surnom. Je ne sais pas vraiment pourquoi 😉, je l’entends souvent hurler : « Bon Point Break t’arrives quand là ? ». Alors comme je l’aime bien et que ce van allait être un cliché à lui tout seul, j’ai décidé de lui donner ce petit nom.


Faire de Bodhi un van aménagé
Et finalement oui, je l’ai enfin trouvé. Par hasard en passant devant un garage. C’est un Boxer et j’ai complètement craqué sur la galerie de toit. Il y a une échelle sur la porte arrière, ça me permettra de grimper facilement à l’étage. Bodhi deviendra la cabane de mes rêves de gosse, celle qui me téléportera partout.
Je pose mes critères d’aménagement. Bodhi doit être minimaliste, coloré et évolutif. Je me donne seulement quelques jours pour le rendre confortable. Tout ce qui compte, c’est de partir vite, je verrai bien comment l’améliorer au fur et à mesure. Dans mon métier de Freelance, on appelle ça être agile ! Pour se laver, ça sera à l’eau tiède avec une douche solaire à pression, puis un réchaud pour la cuisine, un lit de camp pour dormir. Je prends de quoi stocker un peu d’eau et j’installe un panneau solaire. J’isole avec du liège et du jean recyclé, et je recouvre une partie des parois avec du bois de palette. J’installe aussi un hamac, quelques guirlandes pour la lumière et une dizaine de tendeurs et de mousquetons au plafond pour accrocher plein de trucs. En van, tu te rends très vite compte qu’il vaut mieux que tout soit fixé.
Et enfin, l’aventure !
Quand tu te lances dans ce genre de projet, on te pose souvent beaucoup de questions. Tu vas où ? Tu vas faire comment si… ? Pourquoi tu ne fais pas…? Et ma réponse est généralement : « J’en sais rien, je verrai bien ». Parce que le but, c’est justement de partir à l’aventure. Si tu organises ton itinéraire avec 3 semaines d’avance, ton vantrip devient un simple voyage organisé. Ce que je voulais, c’était chercher chaque jour un nouveau spot pour la nuit, aller au gré de la météo, des évènements et des rencontres, me réveiller chaque matin dans un nouvel endroit. Je voulais pouvoir me dire : « Je me sens tellement bien ici que je vais surement y rester jusqu’à ce que j’en sois lassé. »




La peur engendre l’hésitation et l’hésitation engendre ce pourquoi tu avais peur.
Bodhi dans Point Break